Franck Alazet - Management, Coaching & Rugby

Le sport favori des français est de retour : le tir sur l'ambulance ...

Depuis mon retour de l'"Opération Mexique", je me remets à jour sur le "bilan" de la tournée d'automne du XV de France, et j essaie de suivre le nouveau feuilleton sportif de l'année. A croire que comme notre Raymond national n'est plus là, il faut relancer les ventes de journaux, et donc on invente un "Marcoussis" comme on a eu un Kysna cet été ...

La vox populi est en train de "démolir" le staff actuel qui était remercié après le grand chelem il y a moins d'un : c'est cela aussi la force française ...

Bien sûr, la tournée n'a pas été un énorme succés et vouloir le faire croire serait une hérésie, mais doit on pour autant considérer que les joueurs ne sont plus bons, que le staff ne vaut plus rien , après une défaite , aussi lourde soit elle ?

N'oublie t on pas un peu que l'objectif n est pas d'etre champion du monde des matchs amicaux, mais plutot d'etre bons dans un an ?

Pour ma part, vu les circonstances depuis 2 ans où chaque mois amène un lot de blessure et forfaits (Barcella, szwarzeski, fall, mermoz, david, Trinh-duc..), et vu qu'il reste un an avant la coupe du monde, cela ne me parait pas idiot de vouloir confronter les joueurs un peu prometteurs ou en vue en Top14, au plus haut niveau ... et ils ont pu voir l'écart de niveau et vitesse qu il peut y avoir entre le top 14 et le niveau international. Mais c'est aussi comme cela qu'on apprend ...

Faut il pour autant, lancer une grosse opération nettoyage sur le staff dirigeant devenu en 3 semaines aussi nul, qu'il etait encensé lors du grand chelem ?

Pourquoi dresse-t-on un bilan maintenant et pas à l'époque du grand chelem?

Le staff est en place, avec une vision, une tactique, défini pour un objectif et une fin de mission dans un an ...

Je suis désolé, mais à moins d'avoir d'énorme certitude d'etre champion du monde en mettant quelques autres, le remède ne serait pas pire que le mal, de mettre un nouveau staff avec juste le tournoi pour (re)batir un groupe ?

On parle d'incompréhension dans le groupe, une cassure entre joueurs et entraineurs dans la presse , et bien sur cela peut faire partie des possibilités, cependant, et vous pourrez regarder dans mes éditos après la victoire contre les springboks, ce n'est pas ce que j'ai ressenti le lendemain en ayant la chance d'être parmi eux ... Au contraire, cette matinée passée dans l'ambiance du XV de France, m'avait permis d'annoncer à mes amis avant le début du tournoi le futur grand chelem du XV de France ...

Je ne crois pas à un revirement de situation aussi net, même si peut etre que quelques incompréhensions ou mauvaises interpretations ont pu détériorer l'ambiance. J'espere surtout que le groupe saura se dire les vérités qu'il y a à se dire, afin de mettre tout sur la table pour pouvoir repartir.

Enfin, chaque joueur doit aussi être capable de se remettre en question pour le bien du groupe ... Le rugby est passé dans un modele "starisé" mais les joueurs n'existent que par le groupe. Le genre de sortie dans la presse fait par Ouedraogo, malgré la confiance donnée de l'entraineur et la certitude de jouer le dernier test match, n'est pas normale , dans le fonctionnement d'un groupe.

Chaque jour, au travail, on peut avoir une vision différente de celle de son manager, on peut s'exprimer, mais je ne pense que vous ayez vu dans la presse mes états d'ame sur ma société le jour où elle m'a pas donné ce que j'attendais, si ?

Laissons le groupe et le staff se remettre de ce KO d'autant plus désgréable que chacun repart chez lui et qu'il n y a pas d'autre match prévu avant le tournoi.

Que chacun reprenne son rôle, et sa place ... "Les dirigeants dirigent, les entraineurs entrainent et les joueurs jouent" ... il ne reste plus qu'à appliquer cela.

Il n y a qu'a, il aurait fallu, il fallait sélectionner .... tout cela ne servira à rien.

Pour finir, ce qui me gêne malgré tout, depuis samedi, c est le silence absolu de l'"autre staff" .... Marc, Didier, Emile sont sur le grill, confrontés aux journalistes ou aux spécialistes (qui ont connu eux aussi certaines faillites de résultat), mais aucune intervention de la fédération, du comité de sélection, du manager.

Pour moi ce serait également à eux, à un moment donné d'intervenir ou en tous cas d'organiser l'après : communication officielle (fédé, comité de sélection), gestion des états d'ames des joueurs dans la presse (Manager), débat sur les séléctions (comité de séléction).

Sans faire comme les journalistes rapprochant un peu trop Kysna de ce match, je pense cependant, qu'il y a dans ces deux exemples un management peu présent (je ne parle pas du coté sportif). Et pour moi, il s'agit vraiment de séparer les pouvoirs sportifs et de management dans le fonctionnement d'une équipe comme celle la ... Le cas Ouedraogo, Bastaraud et sa table de nuit, sont, pour moi des problèmes extra sportifs qui s'ils étaient géré par un non sportif de bien distingué les deux aspects et laisser le staff d'entraineur à leur unique tache de définition et d'implémentation du jeu.

Dans cette théorie, qui est la mienne, c'est aussi pour cela que je suis convaincu qu'un bon manager ne sera pas forcément un ancien joueur de rugby ... afin d'avoir cette neutralité et cette capacité qui est plus du ressort de management que du rugby. C'est la seule réflexion de ma part ce soir qui pourrait être considérer comme "y a qu'à"....